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En contrepoint au conseil national de l’UMP, ce week-end

Pour une République équilibrée

Par Gérard Longuet, sénateur de la Meuse et Hervé Novelli *
Le Figaro samedi 26 juin 2004

Il est de coutume dans les réunions politiques, et là nous parlons d’expérience, d’affirmer d’abord et avant tout parler des vrais problèmes des Français plutôt que de s’interroger sur le rôle et les missions d’un parti politique.

Aujourd’hui, et à l’occasion du conseil national de l’UMP, nous souhaitons qu’avant d’avoir l’ambition de traiter des problèmes des Français l’on essaie d’abord de régler les problèmes de l’UMP.

La difficulté majeure de notre formation, née dans le contexte exceptionnel de l’élection présidentielle de 2002, provient du fait que nous n’avons pas su tirer les leçons du quinquennat. Qu’on le veuille ou non, celui-ci aboutit à un régime présidentiel à la française, c’est-à-dire à un régime parfaitement déséquilibré où les pouvoirs découlent de fait autant que de droit du président, ainsi qu’avec beaucoup de loyauté, Jean-Pierre Raffarin le rappelle sans cesse, alors que nos compatriotes, sans revenir en rien sur le vote présidentiel, aimeraient un peu plus d’équilibre des pouvoirs.

Faute d’avoir analysé cette situation nouvelle et d’en avoir tiré les conséquences, l’UMP réussit la triple performance de paraître hégémonique bien que la plupart des décisions ne s’y prennent pas, d’être le bouc émissaire de toute la classe politique, y compris dans la majorité prétendue telle sur sa droite et sur sa gauche et, en définitive, de rassembler moins de voix que son candidat au premier tour de l’élection présidentielle, et ce après deux ans de gouvernement. Circonstance aggravante en ce début d’été et alors que le remplacement d’Alain Juppé sera bientôt à l’ordre du jour, elle doit se trouver un patron qui soit utile à l’action gouvernementale, épaule le président, mais qui, cependant, peut paraître préparer et la marginalisation de l’un et la succession de l’autre sans leur demander leur avis.

Ajoutons enfin qu’on n’imagine pas, sauf à compromettre définitivement les chances de la majorité, de rééditer de 2004 à 2007 ce que d’autres ont connu en leur temps avant 1981. Notre point de vue est simple. A la réalité d’un pouvoir présidentiel doit s’ajouter la réalité d’un pouvoir parlementaire respectueux mais autonome.

Il faut pour cela trois évolutions : Une évolution de la pratique constitutionnelle de la censure et de la dissolution pour qu’elles deviennent des exceptions de crise, et de crise seulement. Une évolution du mode de scrutin afin qu’il ne donne pas au président de la République et au Parlement la même logique politique. Le président rassemble sur son nom au second tour une majorité absolue dans un pays où la réforme divise alors qu’elle est nécessaire ; comme dans toutes les démocraties modernes, l’Assemblée doit se contenter d’une majorité relative, ce qui veut dire qu’il faut pour l’élire aller vers un mode de scrutin à l’allemande : un scrutin majoritaire à un tour fortement compensé par une part de proportionnelle pour une fraction significative des élus.

Enfin un affichage nouveau du rôle d’un grand parti politique de gouvernement qui est justement d’animer la vie politique et parlementaire tout au long du mandat, ce qui suppose des votes et sans doute des courants afin de construire des majorités d’idées au sein de la formation.

Le candidat à l’élection présidentielle, lui, s’imposera de lui-même, mais le parti s’honorerait à organiser des primaires loyales dans l’année qui précède l’élection. Le président du parti doit-il être candidat ? Pourquoi pas ? Mais ce n’est pas une obligation absolue et il lui faudra de toute façon vivre avec des militants et des responsables qui n’entendent pas seulement être mobilisés tous les cinq ans pour approuver ce que l’opinion aura elle-même sélectionné.

Le partage des pouvoirs dans le monde moderne est un facteur de sécurité, et c’est sans doute la première condition de la réforme.

Dans cet esprit nous avons soutenu la décentralisation, dans cet esprit nous soutenons la liberté du Parlement d’exister à côté du président de la République et celle pour le parti de vivre sans disparaître derrière le présidentiable.

* Respectivement ancien ministre, membre de la commission exécutive de l’UMP et sénateur de la Meuse ; député d’Indre-et-Loire, chef de file du groupe des parlementaires Réformateurs de l’UMP et membre de la commission exécutive de l’UMP.
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